Chasse de Nayu

Je sortis chasser, je me dirigeais vers le sommet de l'agonie. J'étais nerveuse, c'était ma première chasse depuis mon accident. je voulais réussir et nourrir la meute qui m'avait accueillie. Je montais la roche abrupte, je sentais mes coussinets prendre la forme de la pierre. Je grimpais toujours plus haut, cherchant une proie à attraper. Je levais mon museau, reniflant l'air. J'étais à contre vent. Je sentais. Mon cœur battait. Mes souvenirs se bousculaient. Je pris le dessus sur cette pensée. Il y avait quelque chose plus loin. J’avançais d'un pas léger, faisant attention à ne pas tomber de la falaise. Ma queue était basse, mes oreilles étaient redressées et la tête haute, je prenais peu à peu confiance en moi. J'aperçus une chèvre, elle était imposante. Le vent n'avait pas encore tourné. Je devais me dépêcher avant qu'elle ne sente ma présence. Je grimpais alors sur un rocher, voulant la contourner. Lors de ma montée, le vent tourna et la bête sentit le danger. Je me baissais ne voulant pas qu'elle s'échappe, elle leva son museau humant l'air, ses yeux se rétractaient, elle partit au galop, sautant de roche en roche. La chèvre se dirigeais vers le sommet, je me souvint alors d'une impasse que j'avais aperçue lors de ma montée. Je la pourchassais prenant un détour, la corpulence de l'animal le rendait moins rapide que moi. je profitait de mon agilité pour le dépasser. Il s'arrêta, rebroussa le chemin parcourut. J'avais relevé ma queue, mon poil était hérissé et mes babines retroussées. Je manipulais l'animal, il se dirigea vers l'impasse que j'avais vue. Il se cabra, je sentis la peur dans son regard, mes babines était toujours retroussées, mon regard était devenu hargneux. Je ne devais pas flancher maintenant. je m'approchais doucement ne voulant pas que la bête m'attaque. Je lui sautais à la gorge, la chèvre bêlait, je resserrais ma mâchoire jusqu'à voir l’œil sans vie de l'animal.
J'avais à nouveau confiance en mes capacités, j'avais réussi là où j'avais échoué la dernière fois.
Je traînais l'animal par le cou, la ramenant jusqu'à ma meute.

C’était la nuit, je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Je voulais me dépenser, j’entendais de petits mammifères courir un peu partout. Ils ont éveillé mon instinct de chasseuse. Je suis allée vers la montagne, je grimpais comme la dernière fois, mon sang bouillonnait. Je parcourais les divers petits chemins, retenant tout ce qui pourrait m’être utile. Mon pelage frôlait les parois. Je cherchais de quoi manger, ma dernière chasse n’était pas trop difficile. Le temps commençait à changer, les nuages noirs arrivaient à grand pas, je commençais à me dépêcher, s’il se mettait à pleuvoir, je perdrais toute les traces laissées par les divers animaux. Les gouttes commençaient à tomber une à une. Très vite mon pelage était trempé, je trottinais sur la pierre glissante. J’avais entendu un bruit. C’était plus bas. La chance allait tout compte fait être de mon côté. Je descendais, faisant de petits bons. Il y avait une petite plate-forme, avec une grotte creusée dans la roche. Je m’approchais d’un pas furtif, il ne pouvait pas sentir mon odeur à cause de la pluie qui brouillait tout, je devais me concentrer uniquement sur mes pas. C’était un sanglier, que faisait-il ici? Je m’approchais par derrière, un sanglier en colère pourrait gravement me blesser. J’étais légèrement plus haute que lui, accroupis prête à lui sauter dessus. Au moment où j’allais passer à l’attaque, un caillou tomba. Il m’avait repéré. Je ne voulais pas faire demi-tour, le regard qu’il me lançait était comme un défi. Je voulais jouer. Ce n’était pas dans ma nature de jouer avec la nourriture mais dans tout les cas il allait finir dans notre estomac. Je montrais mes crocs, grognais. J’ai sautais sur l’animal, le mordant. Je restais à l’écart de ses défenses, il fonçait sur moi sans réfléchir. J’analysais chacun de ses mouvements, c’était son instinct de défense qui avait pris le dessus. J’évitais chaque attaque, le laissant s'épuiser, à chaque ouverture je le mordais au corps. Il saignait avec abondance, mes crocs étaient teintés de son sang. Il s’épuisait à chaque seconde, je continuais à le fatiguer. Il s’écroula, je vis dans ses yeux me demandant d’abréger ses souffrances, il s’était battu vaillamment. Je plantais mes crocs dans le cou, attendant que son cœur cesse de battre. Je le lâchais, inclinant la tête, son sacrifice allait permettre la survie de ma meute.
Je le traînais sur les rocher qui épluchaient sa fourrure le ramenant à ma meute